L’actrice Valerie Harper, icône pour toute une génération d’Américains adeptes de la sitcom culte The Mary Tyler Moore Show qui lui valut trois Emmy Awards (ainsi qu’un Golden Globe et un autre Emmy pour la sitcom dont elle fut l’héroïne, Rhoda), est morte le 30 août 2019 à Los Angeles, huit jours après son 80e anniversaire.
Dix ans après le premier diagnostic d’un cancer du poumon, la comédienne, dont le visage n’est pas tout à fait inconnu de ce côté-ci de l’Atlantique pour être apparu dans un certain nombre de séries à succès (La croisière s’amuse, Melrose Place, Sex and the City ou plus récemment Desperate Housewives – Claire, la tante de Susan – et Drop Dead Diva), a été emportée par la maladie. Elle aura toutefois réussi à déjouer les prévisions du corps médical, qui, en 2013, après avoir constaté que le mal s’était propagé au cerveau et qu’elle était atteinte de carcinomatose leptoméningée, ne lui donnait plus que trois mois à vivre. Les traitements et la pugnacité de Valerie Harper lui ont permis de résister ; mieux encore, elle a même été en état, en 2016, de jouer dans un court métrage de l’auteure et réalisatrice Susie Singer abordant son expérience de la maladie d’Alzheimer dont était atteinte sa mère. En 2017, alors qu’elle avait un projet de série en développement, elle affirmait bravement sa volonté de continuer à se battre : “Les gens disent : “Elle est en route pour la mort, c’est pour bientôt.” Cela fait bientôt 5 ans alors que ce devaient être trois mois… Je vais continuer le combat. Je vais trouver un moyen.“
Toute la meilleure volonté du monde n’aura hélas pas suffi. Cet été, Valerie Harper, qui souffrait terriblement et faisait l’objet de soins constants, prenait toute une batterie de médicaments. Le 8 juillet, son entourage avait lancé une cagnotte en ligne pour aider à financer ses soins, extrêmement coûteux.
Cristina Harper Cacciotti, la fille qu’elle avait eue avec son mari en secondes noces, Tony Cacciotti, qui avait été son coach personnel et qu’elle avait épousé en 1987, a été chargée par son père de publier sur Twitter son message d’adieu : “Ma magnifique et aimante femme depuis près de quarante ans nous a quittés à 10h06, après des années de combat contre le cancer. Nous ne l’oublierons pas, jamais. Repose en paix, mia Valeria. – Anthony.“
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Une bonne copine nommée Rhoda
Née dans l’Etat de New York, fille d’une infirmière et d’un commercial qui emmena sa famille avec lui à travers tout le pays, Valerie Harper avait pris enfant des cours de danse, intégrant à 16 ans le Corps de Ballet du Radio City Music Hall, avant de prendre des cours d’art dramatique et de faire ses débuts à Broadway. La télé ne tarda pas à lui faire de l’oeil et, en 1970, elle passa avec succès l’audition pour le Mary Tyler Moore Show, décrochant le rôle de sa vie : celui de Rhoda Morgenstern, la meilleure amie et voisine de l’héroïne de la sitcom. “Elle a sorti une réplique d’une voix rauque et on a su tout de suite qu’on tenait ce qu’on cherchait“, dira plus tard James L. Brooks, l’un des créateurs et producteurs de la série, près de vingt ans avant de lancer Les Simpson. Le succès de son personnage lui offrit de 1974 à 1978 un spin-off, Rhoda (également développé par Brooks), récompensé de son premier Emmy Award dans un premier rôle (ainsi qu’un Golden Globe). En 1986, elle fut la protagoniste d’une autre sitcom centrée sur elle, Valerie, avec au casting un tout jeune Jason Bateman mais dont le destin fut éphémère.
Valerie Harper, qui avait participé en 2013 à Dancing with the Stars, aurait voulu vivre jusqu’à 102 ans, comme elle l’avait confié au magazine People en 2014, mais elle avait accepté son sort et se disait prête à partir : “Je ne prévois rien, en vérité on ne devrait rien prévoir. On ne sait pas ce qui nous attend au coin de la rue. On se contente de prendre chaque jour l’un après l’autre et d’en tirer le meilleur, en faisant ce qu’on peut pour s’amuser.“
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