Alors qu’un sondage annonce Marine Le Pen au coude-à-coude avec Emmanuel Macron en 2022, la présidente du Rassemblement national bénéficierait d’un effet de « déprime nationale ».

La « déprime nationale », formule qu’utiliserait Marine Le Pen, serait-elle favorable au Rassemblement national ? Dans ce contexte très anxiogène de crise sanitaire, la présidente du mouvement est de plus en plus populaire. Selon le sondage Harris Interactive pour CommStrat dévoilé par L’Opinion le 25 janvier dernier, Marine Le Pen est donnée en tête au premier tour pour 2022, devant Emmanuel Macron. Au second tour, l’époux de Brigitte Macron devance la fille de Jean-Marie Le Pen avec 52 % des voix contre 48 %. Face à ces chiffres encourageants, la tante de Marion Maréchal est « aux anges », rapporte L’Opinion. Pourtant, même si la victoire semble envisageable, Marine Le Pen sait que la partie est encore très loin d’être gagnée. « Je ne suis pas directrice d’un asile psychiatrique ! », aurait prévenu selon le journal la présidente du Rassemblement national en petit comité. Alors que la crise sanitaire fait perdre à certains leurs repères et que quelques Français sont plus réceptifs à son discours qu’à l’accoutumée, la cheffe de parti se méfierait des « dingues » dans ses propres rangs.

D’après Marine Le Pen, des personnes « tombent du mauvais côté » au sein du RN, flirtant pour certains avec des thèses complotistes, à l’image d’une partie des Français. Hors de question, donc, de laisser son parti aller dans tous les sens, au risque d’être contre-productif. Entre deux eaux, elle reconnaît néanmoins le droit de « poser des distinctions » et « d’émettre des hypothèses » quand il y a une carence d’information. Le but est d’éviter de perdre de potentiels électeurs « sur la pente du complotisme », sans aller trop loin et se décrédibiliser et risquer ainsi d’amoindrir ses espoirs pour 2022.

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« Elle a un côté rassurant », estime l’un de ses proches dans L’Opinion. L’équilibre semble difficile à trouver. En novembre dernier, alors que le film controversé Hold-Up trouvait un écho particulier au sein de son mouvement politique, Marine Le Pen avait tranché sur BFM TV en affirmant en tant que « citoyenne éclairée » ne « pas du tout » croire « aux conclusions de ce documentaire ». Elle avait estimé en revanche que « chacun pouvait se faire son opinion ». Une façon habile de se distancier d’un débat politiquement épineux, sans trop froisser une certaine frange de son parti.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Agence/ Panoramic / Bestimage