Interrompre un médicament, sauter des prises voire abandonner son traitement peuvent être à l’origine de complications graves. Cette mauvaise observance a également un coût exorbitant, particulièrement en France. C’est ce que montre une étude conduite par IMS Health France et le Cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique. Mais résoudre ce problème est possible.
La relation, le dialogue et la communication du patient avec les professionnels de santé est primordiale pour améliorer l'observance.
Sommaire
- Un taux d’observance d’environ 40 % seulement
- La mauvaise observance, dangereuse et onéreuse
- Six pistes pour améliorer l’observance
L’
observance, c’est-à-dire, le respect du traitement tel qu’il est prescrit par le médecin en suivant ses instructions est essentielle pour en obtenir le meilleur bénéfice. Une bonne observance doit être supérieure à 80 % des prises médicamenteuses prescrites. Pour connaître le degré d’observance des Français, IMS Health France et le CRIP ont conduit une vaste étude sur une cohorte de 170 000 patients grâce aux données sécurisées et anonymisées d’une base sur un panel de 6 400 pharmacies avec un suivi de 12 mois et en considérant uniquement la prise de médicaments afin d’être le plus objectif possible. En effet, le respect des mesures non médicamenteuses comme les comportements d’hygiène et d’alimentation sont très difficiles à évaluer, d’où cette méthodologie reproductible qui tient compte uniquement du respect du traitement médicamenteux.Un taux d’observance d’environ 40 % seulementLes résultats de cette étude montrent qu’en France, l’observance laisse à désirer puisqu’elle est de l’ordre de 40 % (contre 80 % ou plus considéré comme une bonne observance).
L’observance a été étudiée sur 6 pathologies chroniques et elle s’est avérée faible, avec des variations plus ou moins importantes. Les patients les moins observants sont ceux souffrant d’
asthme puisque seulement 13 % respectent la prise de leurs médicaments pour le traitement de fond. Viennent ensuite, par ordre croissant d’observance, l’
insuffisance cardiaque (36 %), le
diabète de type 2 (37 %), l’
hypertension artérielle (40 %), l’
hypercholestérolémie (44 %) et l’
ostéoporose (52 %).La mauvaise observance, dangereuse et onéreuseDenis Delval, Président du CRIP précise qu’une modélisation économique et des consultations avec des experts ont été réalisées pour définir la complication la plus fréquente dans chacune des 6 pathologies étudiées et pour évaluer l’impact économique du manque d’observance. Selon Vincent Bildstein, Président d’IMS Health France, “la mauvaise observance est à l’origine de complications graves“ qui, pour les 6 pathologies considérées, ont un coût pour la société chiffré à plus de 9 milliards d’euros !
Et ce coût ne tient compte que de la principale complication de chacune de ces 6 maladies chroniques : l’accident vasculaire cérébral (
AVC) pour l’HTA, l’
œdème pulmonaire pour l’insuffisance cardiaque, la
maladie coronarienne pour le diabète de type 2, l’
infarctus du myocarde pour l’hypercholestérolémie, les fractures ostéoporotiques pour l’ostéoporose, l’
état de mal asthmatique sévère pour l’asthme.Ces résultats reflètent l’ampleur du problème, qui n’est pas nouveau en France, a déclaré Claude Le Pen, Professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine. Il s’agit d’un phénomène très complexe car dans l’observance rentrent en jeu le patient dans son intégralité, la perception de sa maladie, son profil psychologique, etc., mais aussi la relation médecin-patient et la relation avec les autres professionnels de santé et notamment le pharmacien. Pour Stéphane Sclison, Directeur de la stratégie IMS France, “chacun a son rôle à jouer. Tout contact avec le patient est une occasion de générer une non observance ou une observance“.Six pistes pour améliorer l’observanceFace à ces constats et après un examen de la littérature internationale et la consultation de sociétés savantes, les auteurs de cette étude préconisent six leviers pour améliorer l’observance :- Mieux informer les patients atteints d’une pathologie chronique avec des informations fiables, utiles et faciles à comprendre et à suivre y compris en utilisant les nouvelles technologies comme des applications ou des
objets connectés. Mais la relation, le dialogue et la communication du patient avec les professionnels de santé reste primordiale, précisent les intervenants.- Former les professionnels de santé à la communication sur l’observance, y compris dans le cadre de la formation continue mais aussi en favorisant le partage d’informations comme le dossier médical partagé ou le dossier pharmaceutique.- Inciter les professionnels de santé à la communication sur l’observance, par exemple, dans le cadre de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) qui pourrait inclure un bonus selon le taux d’observance du patient.- Mobiliser et impliquer les associations et l’entourage des malades, notamment par les patients expert.- Faire de l’observance une grande cause nationale en s’appuyant notamment sur une forte visibilité médiatique.Pour Claude Le Pen, l’implication forte et cohérente de tous les acteurs concernés, y compris des autorités de santé, pourra contribuer à améliorer ce problème complexe qu’est l’observance.Dr Jesus CardenasSource : Conférence de presse du 12 novembre 2014 organisée par IMS Health France et le CRIP : “Améliorer l’observance – Traiter mieux et moins cher“.Click Here: All Blacks Rugby Jersey
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