En 2002, Michel Blanc adapte un roman de Joseph Connolly. Embrassez qui vous voudrez, comédie acide sur l’argent, la bourgeoisie et l’amour, est un succès critique et public. Karin Viard y décroche au passage un césar. Après un break (seize ans tout de même), l’ancien Bronzé retrouve ses personnages pour Voyez comme on danse, en salles le 10 octobre 2018.

Une grande interview accordée à VSD est l’occasion pour Michel Blanc d’expliquer comment il a conçu cette suite. Il y parle au passage avec beaucoup de recul des Bronzés 3 : “Celui-là, je ne suis pas fou du résultat, mais je ne pouvais pas ne pas le faire, à partir du moment où toute la bande y allait. Vous imaginez si j’avais dit non ? J’aurais passé les années suivantes à répondre à la question : ‘Mais pourquoi vous n’avez pas joué dans Les Bronzés 3 ?” Selon lui, le gros problème du film, c’est de ne pas avoir été en phase avec son époque : “Nous n’étions plus capables d’écrire ensemble et nous n’avions plus les mêmes goûts. Pour le premier, nous étions sur la même longueur d’onde. (…) Là, le fait que nous ne soyons plus raccords a abouti à quelque chose d’un peu bâtard, j’en suis bien conscient. Certains aimaient des choses que je n’appréciais pas, et vice versa. Au final, on a une chose un peu consensuelle, alors que nous aurions dû être plus pointus.

Quelques bonnes raisons de faire de mauvais films

Quant à tourner le film pour l’argent, Michel Blanc assure qu’il ne fait jamais ça : “Si l’on répartit ce que l’on a gagné sur les trois Bronzés, on arrive à un salaire à peu près normal. Le premier, on n’a quasiment rien reçu. Et on a signé un peu trop vite pour le deuxième !” Reste que les raisons de faire un mauvais film ne manquent pas : “J’ai accepté certains films parce que je trouvais le personnage sympa à jouer. Parfois, c’est simplement pour ne pas être trop vite oublié. Car les gens vous oublient vite ! Surtout quand vous ne faites pas beaucoup de télévision. Ils pensent alors que vous êtes à la retraite.

C’est donc avec ça en tête, sur une proposition du producteur Yves Marmion, l’écriture nourrie par les séries britanniques qu’il dévore, que Michel Blanc s’est attelé à l’écriture de la suite de son film choral, Embrassez qui vous voudrez. Il a dû faire des choix, notamment celui de ne pas faire revenir certains personnages : “J’ai finalement accepté de donner une suite mais avec une autre histoire et une remise en question de chaque personnage. Certains étaient allés au bout de leur parcours, et je ne voulais pas répéter les situations. J’ai pris soin d’expliquer mes décisions aux interprètes des personnages qui ont été recalés.” Les admirateurs du premier retrouveront Karin Viard, Carole Bouquet, Michel Blanc, Charlotte Rampling et Jacques Dutronc ainsi que de nouveaux personnages campés par Jean-Paul Rouve, William Lebghil et Guillaume Labbé.

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