Parce que la mortalité liée à l’infarctus ne doit pas être une fatalité, les différents acteurs de la cardiologie française se mobilisent et ont lancé le 12 janvier la campagne : “infarctus, une question de vie“. Celle-ci vise à pallier le manque d’information des Français qui sont encore 65 % à ignorer les signes d’alerte de cet accident cardiaque responsable de pas moins de 13 000 décès par an. Le but : faire baisser de 10 % la mortalité par infarctus du myocarde d’ici l’année 2015.La crise cardiaque en quelque mots

Chaque année en France, on dénombre 100 000 nouveaux cas d’

infarctus. La mortalité est telle qu’on considère qu’une personne meurt d’un infarctus du myocarde toutes les 40 minutes.
L’infarctus peut arriver lorsque les artères coronaires sont obstruées, le courant sanguin peut alors s’interrompre. Si cette interruption est de courte durée, des

douleurs au niveau du coeur apparaissent, c’est l’angine de poitrine. Quand cette interruption est totale, le myocarde ou muscle cardiaque subit des détériorations majeures sous l’effet du manque d’oxygène. Lors de l’infarctus du myocarde, c’est le délai entre l’apparition des symptômes et la reperfusion (rétablissement de la circulation sanguine dans le tissu cardiaque), qui conditionne le succès des interventions.
Après l’hospitalisation, les complications à court terme peuvent être sévères et mettre en jeu le pronostic vital. Les troubles du rythme cardiaque peuvent mener à terme à la pause définitive d’un stimulateur cardiaque ou pile. Dans les premières heures suivant l’infarctus, on redoute également une hypotension due à une insuffisance de la pompe cardiaque.Une fois la phase aiguë passée, les conséquences d’une crise cardiaque varient d’une personne à une autre. Après un infarctus, près d’une personne sur sept décède dans l’année. Ce risque est pourtant minimisé par les patients, nombreux ) ne pas observer les traitements et mesures diététiques prescrites par le médecin. L’infarctus pouvant survenir dès l’âge de 40 ans, il expose au risque de récidive tout au long de la vie. La mise en place d’un suivi post infarctus est donc indispensable pour limiter ce risque.Une campagne pour lutter contre la désinformationC’est dans l’idée de pallier le manque d’information et dans un contexte de mobilisation que le Collège national des cardiologues français (CNCF), le Collège national des cardiologues des Hôpitaux Généraux (CNCHG), la Fédération française de cardiologie (FFC), SAMU de France, la Société Française de Cardiologie (SFC), la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU), en partenariat avec AstraZeneca, ont lancé cette campagne de sensibilisation.Selon le sondage “regards croisés sur l’infarctus“, une enquête de perception des Français sur l’infarctus, réalisée en octobre-novembre 2010 sur un échantillon représentatif de 6 621 personnes, 69 % du groupe n’ont pas trop envie d’y penser. En réalité, cette maladie inquiète, elle est considérée comme une maladie grave pour 74 % d’entre eux. L’infarctus arrive dans les sondages juste après les cancers, jugés graves par 86 % de l’échantillon ; 65 % pensent pouvoir en être atteints contre 80 % qui éprouvent cette même crainte à l’égard du cancer. Si 9 Français sur 10 connaissent le nom “d’infarctus du myocarde “, ils sont encore moins d’un sur deux à considérer la douleur dans la poitrine comme un signe d’alerte et sont seulement 30 % à citer spontanément le SAMU ou le 15 comme numéro à appeler en cas d’urgence. Les Français ont bien conscience que chaque minute compte mais ne savent pas de quelle manière potentialiser ces minutes cruciales à la survie de la personne frappée par un infarctus. Trop de médecins traitant sont encore sollicités en premier lieu en cas d’alerte.Au niveau de la surveillance post-infarctus, la campagne tente de sensibiliser aux mesures diététiques qui peuvent éviter les récidives et informe sur les méfaits du tabac et d’une alimentation trop riche. 7 % des personnes prises en charge pour un infarctus du myocarde meurent dans le premier mois après l’accident et 14 % au cours de la première année. On constate également que 6 mois après l’hospitalisation pour une première crise cardiaque, 4 patients sur 10 ne suivent pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé en matière de traitement. Lorsqu’on considère qu’un patient ayant eu un infarctus et qui reste sédentaire et continue à fumer et à manger de manière inappropriée présente un risque multiplié par 3,8 de récidiver dans les 6 mois, on comprend mieux les enjeux d’une telle campagne et l’on souhaite une prise de conscience à l’échelle nationale.Marine BlondetSources
Dossier de presse “Infarctus, une question de vie“ du

Collège National des cardiologues français (CNCF),

du collège national des cardiologues des Hôpitaux Généraux(CNCHG),

de la Fédération Française de Cardiologie (FFC),

de la Société Française de Cardiologie (SFC) ,

de la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU) et en partenariat avec le SAMU et AstraZeneca. 12 janvier 2011