Une étude de l’Université de Lund, en Suède, démontre que les femmes ayant de faibles niveaux d’enképhaline, une endorphine sécrétée par l’organisme qui inhibe les sensations douloureuses trop intenses, ont un risque accru de contracter un cancer du sein. Cette découverte devrait permettre aux médecins de mettre en place un nouveau test de dépistage précoce de la maladie.
Le dosage de l'enképhaline pourrait être un moyen pour dépister le cancer du sein.
L’étude, menée par le professeur Olle Melander, a cherché à établir le lien entre la concentration d’enképhaline, une protéine antidouleur de la famille des
endorphines possédant également des propriétés anxiolytiques, et le risque de développer un
cancer du sein.Les résultats, publiés dans le Journal of Clinical Oncology démontrent que chez les femmes qui possédaient les plus faibles niveaux de cette endorphine, le risque de cancer du sein était trois fois supérieur à celles des femmes ayant les taux les plus hauts.Les chercheurs se sont basés sur des échantillons de sang prélevés sur 1.929 femmes à Malmö, en Suède. Ces femmes ont été suivies sur une période moyenne de 15 ans. Les résultats ont été ajustés pour l’âge, la ménopause, le traitement hormonal, le tabagisme et d’autres facteurs pouvant influer sur le risque de développer un cancer du sein.“Ces travaux mettent en évidence une corrélation statistique entre les faibles concentrations d’enképhaline dans le sang et un risque accru de cancer du sein“, expliquent les chercheurs. D’autres études confirment ces résultats.Un effet direct sur les cellules tumoralesPour vérifier ces conclusions, les scientifiques ont comparé ces résultats avec ceux d’une autre étude ultérieure d’un groupe de 1.569 femmes également de Malmö d’un âge moyen légèrement supérieur (70 ans). Dans ce groupe, le lien entre faibles niveaux de l’endorphine et risque de développer un cancer du sein a été encore plus significatif. D’autres études, notamment sur des animaux, ont montré des résultats similaires.Par ailleurs, ces travaux ont démontré que l’enképhaline peut renforcer l’activité du système immunitaire contre les cellules cancéreuses et avoir un effet d’inhibition sur les cellules tumorales.Ces résultats sont source d’espoir pour les chercheurs. Ils espèrent ainsi mettre rapidement en pratique un système de dépistage précoce du cancer du sein par dosage de l’enképhaline. Une nouvelle importante dans un contexte troublé par
deux études parues la semaine dernière aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne qui remettent en cause l’intérêt de la mammographie sur la mortalité par cancer du sein.AFP/RelaxnewsSource : Melander O, Orho-Melander M, Manjer J, Svensson T et al. Stable peptide of endogenous opioid encephalin precursor and breast cancer risk. J Clin Oncol 2015 Jul 13. Pii: JCO.2014.59.7682. (Epub ahead of print) (
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