Le dernier baromètre de Santé publique France rendu public le 26 juin montre que la cigarette électronique est largement utilisée comme outil de sevrage tabagique dans l’Hexagone, bien que son efficacité n’ait pas été démontrée par la communauté scientifique et en dépit de ses effets néfastes sur la santé.

Afin de mieux cerner le profil des vapoteurs et leurs connaissances sur les

cigarettes électroniques, en plein essor depuis le début des années 2010, Santé publique France a réalisé une enquête auprès des Français, publiée aujourd’hui. Et à première vue, le développement de l’e-cigarette, présentée comme une alternative à la

cigarette de tabac, semble avoir eu un impact positif : 700 000 personnes affirment que vapoter les a aidés à arrêter de fumer.

Une diminution moyenne de 10 cigarettes par jourL’étude a porté sur 25 319 personnes âgées de 18 à 75 ans. En 2017, 58,6 % des anciens comme des actuels vapoteurs affirment avoir essayé la cigarette électronique dans l’idée d’arrêter de fumer. Et parmi les ex-fumeurs de cigarettes qui déclarent vapoter au moment de l’enquête ou qui ont déjà vapoté quotidiennement, 76,3 % expliquent que l’e‐cigarette les a aidés à arrêter de fumer, dont 67,8 % sans autre aide. Par ailleurs, parmi les vapofumeurs (personnes qui à la fois consomment des cigarettes ordinaires et utilisent des cigarettes électroniques), “80,3 % estiment avoir diminué leur consommation de cigarettes ou d’autres produits du tabac en utilisant une cigarette électronique”, soit une diminution moyenne de 10,4 cigarettes par jour, souligne l’enquête. La moitié de la population considère l’e-cigarette plus nociveSi “ces résultats montrent que, pour certaines personnes, la cigarette électronique a été perçue comme un outil efficace dans leur tentative d’arrêt”, les auteurs précisent toutefois qu’à ce jour, la communauté scientifique n’a pas réussi à démontrer clairement son efficacité dans l’aide au sevrage tabagique.Autre paradoxe soulevé par l’enquête : la moitié de la population perçoit la cigarette électronique comme aussi voire plus nocive que la cigarette ordinaire. Pourtant, bien que l’e-cigarette ne soit pas sans risque pour la santé, des substances cancérigènes ayant été identifiées dans certaines de ses émissions, les scientifiques s’accordent à dire que sa fumée reste moins dangereuse que celle issue de la combustion du tabac.Bientôt interdite dans les lieux où il est interdit de fumer ?Sans encourager l’usage de la cigarette électronique, ses effets à long terme étant encore mal connus, elle pourrait “être considérée comme un médicament d’aide au sevrage tabagique” selon Santé publique France, mais “aucun fabricant n’a, jusqu’à présent fait une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en ce sens”. Quant à son interdiction dans les lieux où il est interdit de fumer, 66,9 % de la population s’y disent favorables.